Retrouvez dans notre revue de presse hebdomadaire notre sélection de l’actu du télétravail et des tiers-lieux. Études, nouveautés, faits marquants… Que retenir cette semaine?


Des paroles et des actes


Mercredi dernier, la proposition de loi UMP sur la simplification du droit était soumise à l’examen des députés. A cette occasion, une mesure visant à introduire le télétravail dans le Code du Travail a été adoptée. Cette nouvelle disposition s’appuie sur la définition du télétravail, telle que fixée  par l’accord interprofessionnel du 19 juillet 2005. Si les syndicats saluent l’introduction de la notion dans le Code du Travail, la rédaction des articles, en revanche, laisserait à désirer. Ainsi, comme le rapporte Cyberworker, le syndicat FO a, dans un communiqué, émis des réserves vis-à-vis d’une disposition qui pourrait mettre à mal le caractère volontaire du télétravail. Effectivement, selon l’article 9bis, un employeur peut imposer le télétravail – alors considéré comme un aménagement de poste – en cas de « circonstances exceptionnelles, notamment de menace d’épidémie ». Face à  cette formulation, libre à l’employeur, selon le syndicat, de justifier du caractère exceptionnel des circonstances. D’ailleurs Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au Commerce défendant la mesure, a admis que « le sujet devra être retravaillé ».

Il faut dire que le télétravail est un des sujets phares du gouvernement. Pour preuve, dans un document plein de promesses, intitulé « Révolution numérique, le meilleur reste à venir », et élaboré en vue de l’élection présidentielle de 2012, quatre dispositions traitent exclusivement de télétravail …

... et maintenant des actes ?
… et maintenant des actes ?

Le dossier télétravail a également été pris à bras-le-corps par la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris. Effectivement, cette dernière a rendu public, le 6 octobre dernier, son rapport « Dynamiser le télétravail : un enjeu décisif pour la croissance et l’emploi ». L’introduction du rapport est claire: « le télétravail mérite plus qu’un simple amendement » au regard de son « potentiel et de ses implications économiques et sociales ». Afin de remédier aux «imperfections et aux carences » du dispositif actuel, la CCIP a avancé cinq propositions allant de la clarification expresse de la notion de télétravail à la définition précise et exhaustive des « contreparties versées au télétravailleur à domicile ».


Connected people


Mardi, L’Atelier, la cellule de veille de BNP Paribas, évoquait dans un billet la publication récente d’une étude, réalisée par des chercheurs des universités du Minnesota et de Colombie-Britannique, sur le phénomène de désengagement moral des salariés et des actes de « sabotage » qui lui sont inhérents.

Les outils 2.0 pour éviter de dérailler ?
Les outils 2.0 pour éviter de dérailler ?

L’étude intitulée « A Social Context Model of Envy and Social Undermining » montre, effectivement, qu’un salarié envieux de la réussite de son/ses collègue(s) pourrait se mettre en rupture vis-à-vis du groupe ou de l’entreprise, et adopter un comportement malveillant. Pour pallier cette situation, il reviendrait donc aux managers d’encourager leurs employés à travailler de manière connectée et collaborative. Toutefois, comme le souligne l’article, l’utilisation d’outils 2.0, n’est qu’un moyen et non une fin car ils ne sauraient remplacer une politique managériale volontaire, c’est-à-dire valorisant le collectif plutôt que la mise en concurrence des individus. C’est donc une remise en question du modèle managérial qu’il est nécessaire d’opérer, sinon la mise en place de tels outils ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau…


Vous ne viendrez plus chez nous par hasard


Le 10 octobre dernier, Treehugger.com, le portail dédié à la durabilité, consacrait un article au projet de reconversion d’une station-service de Portland en tiers-lieux. Effectivement, la station-service, abandonnée aux mauvaises herbes depuis de nombreuses années, a finalement été achetée par le « Portland alumnae chapter of the Delta Sigma Theta Sorority » qui a, par la suite, obtenu les subventions et financements nécessaires à la réhabilitation de l’espace en « centre communautaire».

Remake à Portland
Remake à Portland

La rénovation de ce bâtiment incluait un défi de taille puisqu’il s’agissait d’en faire, ironie du sort, une « vitrine de durabilité »: autosuffisance énergétique grâce à l’installation de panneaux solaires, dispositif de traitement et de récupération des eaux pluviales et principe du « zéro déchet ». Les architectes ont ainsi fait venir des matériaux disponibles dans un rayon limité; ils ont banni les matériaux polluants comme le PVC et ils ont réutilisé des conteneurs de fret pour l’extension, sans toutefois augmenter l’empreinte énergétique du bâtiment originel. Animé par des bénévoles, le « June Key Delta Community Center » est ouvert depuis le mois d’août, et il est destiné à accueillir toutes les initiatives qu’elles soient sociales, artistiques, écologiques ou économiques.