Depuis un an, le travail à distance est un enjeu stratégique pour toutes les entreprises. Selon la culture, la maturité ou l’ambition de celles-ci, plusieurs options sont possibles et les entreprises vont devoir choisir où positionner le curseur télétravail.
Dans cette série d’articles, nous vous présentons cinq scénarios pour aider les entreprises à se situer et engager leur transformation.
SCÉNARIO 2
LE BUREAU FIRST
Dans ce second scénario, on se retrouve dans la situation classique d’avant COVID : un télétravail accepté et encadré, avec une limite de deux jours par semaine et une moyenne d’un jour de télétravail par semaine.
C’était d’ailleurs la moyenne nationale en 2019. Dans ce scénario, la norme reste le bureau.
Les salariés ont leur poste de travail et de temps en temps peuvent télétravailler depuis leur domicile. Les espaces de travail prennent des formes diverses tantôt classiques avec un mélange de bureaux fermés et dédiés tantôt ouvertes avec des bureaux en open space voire flex-office (bureaux non dédiés).
Quels intérêts ?
On est dans une situation qui est rassurante pour les dirigeants.
Elle a l’intérêt de ne présenter que peu d’impact sur l’organisation du travail et sur les bureaux. C’est donc assez simple à mettre en œuvre en mettant en place une charte ou un accord télétravail, voire même pour les plus avancés en se basant sur des accords existants. On pourrait presque ne rien bouger finalement et repartir sur les bases d’avant crise.
Ce modèle est également rassurant pour des collectifs durement éprouvés par les confinements successifs et le manque de liens sociaux.
Le bureau faisant figure de lieu de retrouvailles et de collaboration. Cela sera vrai à condition toutefois de ne pas oublier qu’avant la crise nos bureaux n’étaient globalement pas reconnus comme des réussites en matière d’interaction sociale et de collaboration (Baromètre Paris Workplace – SFL – 2019).
Bref, revenir au bureau sera certes un plaisir mais pas forcément suffisant pour (re)créer un collectif bien huilé et une vraie communauté.
Les limites de ce scénario ?
Les attentes des collaborateurs
La première limite de ce modèle, c’est qu’aujourd’hui, les attentes des collaborateurs en télétravail vont au-delà de 1 ou 2 jours de télétravail.
Dans les différentes enquêtes que Neo-nomade a mené depuis octobre pour le compte de ses clients (environ 10 000 répondants issus des secteurs publics et privés et de toutes tailles), on s’aperçoit que la moyenne attendue en matière de télétravail est à 2,3 jours en moyenne. Près de 40% des collaborateurs souhaitent travailler au moins 3 jours par semaine.
Par conséquent, les entreprises qui ne sont pas prêtes à changer et restent dans une culture de présence au bureau et avec seulement un peu de télétravail, risquent de ne plus être en phase avec une partie des collaborateurs qui voudraient plus de liberté dans le choix du lieu de travail.
Le manque de flexibilité immobilière
Le deuxième sujet est immobilier : la crise, en laissant des millions de m² non utilisés pendant près d’un an, a mis en avant le poids financier et le manque de flexibilité des bureaux.
La pression économique et la montée en puissance du télétravail invitent de manière évidente les entreprises à questionner la taille et les usages du bureau/siège social. Or rester dans une logique de “bureau est la norme” et de télétravail limité, ne favorise pas cette flexibilité et la rationalisation immobilière qui va avec.