Retrouvez dans notre revue de presse hebdomadaire notre sélection de l’actu du télétravail et des tiers-lieux. Études, nouveautés, faits marquants… Que retenir cette semaine?
Freelance : qui es-tu?
Relayée vendredi par le blog de Regions job, une infographie réalisée par Social Cast, et basée sur un sondage international de 2010, dresse le portrait-robot du travailleur freelance. Agé d’en moyenne 32 ans, de sexe masculin dans plus de 75% des cas, il habite le plus souvent en ville. Plutôt bien connecté, il utilise des outils collaboratifs (Skype, Dropbox…), et sa présence sur internet et les réseaux sociaux lui permet de trouver des clients. Il travaille en moyenne 40 heures par semaine, avec des différences selon les zones géographiques. Jusqu’ici, rien de particulièrement surprenant, même si l’on regrette que les femmes ne soient pas plus nombreuses à dire « J’me lance! ». Là où l’étude est particulièrement intéressante, c’est dans les motivations et le ressenti des freelances.
Le besoin de flexibilité et l’envie de travailler à domicile sont cités comme les principales raisons pour se mettre à son compte, et apportent une grande satisfaction. Ceux qui espéraient gagner plus sont pourtant déçus, puisque la rémunération apparaît comme l’une des plus grandes sources d’insatisfaction, à cause de la difficulté à se faire payer par ses clients. Une frustration qui ne remet pourtant pas en cause le statut des freelances, puisque seuls 8% d’entre eux envisagent de revenir à un travail salarié à plein temps.
On aurait bien aimé ajouter des questions à ce sondage, avis à l’édition de 2011 : où sont les freelance? Ceux qui travaillent à domicile sont-ils satisfaits? Comment gèrent-ils l’équilibre avec leur vie privée?
Vous qui nous lisez, faites-nous part de votre expérience!
Les nomades à l’abordage
Dans un article du 15 juillet, time.com titrait : « How Wifi is Reinventing Our City Parks ». Exemple est pris à New York avec le Bryant Park. Inspiré des jardins à la française, cet espace n’est plus le refuge des promeneurs solitaires désireux de rêver et flâner hors de l’agitation citadine : il est désormais pris d’assaut par une horde d’ordinateurs (et leurs utilisateurs). Les parcs de la ville ne sont plus seulement verts, ils sont également numériques. Désormais équipés de Wifi, ils sont devenus de véritables « tiers-lieux » de travail mais aussi d’échanges, de débats, de rencontres.
L’Internet sans fil, comme toutes les technologies mobiles, a modifié notre rapport et nos interactions avec l’espace, et à fortiori la ville. Face à une société hyper-connectée et un environnement aussi dynamique, les urbanistes sont mis au défi d’intégrer ces technologies et d’améliorer l’expérience des utilisateurs. Le XXe siècle aura modelé les villes pour laisser la place aux voitures, le XXIe les transforme selon les enjeux numériques; espérons que la place accordée à l’humain y sera plus importante. Il reste, bien sûr, un grand pas à faire avant que les gares, et tous les espaces publics deviennent des lieux de vie au même titre que les parcs, mais une chose est sure : le nomadisme et les tiers-lieux marquent la réappropriation de l’espace publique par les utilisateurs.
Et vous, vous l’imaginez comment la ville du futur ?
Passe ton bac d’abord
Sans transition, un article paru hier sur Zevillage.net soulignait le décalage entre le télétravail qui se développe, du moins dans la pratique, et l’école qui n’y prépare pas, voire qui interdit les stages en télétravail. Il est clair que si l’on veut faire avancer la cause du télétravail, c’est dès l’école, et à plus forte raison l’université, qu’il faut changer les mentalités.
Pourtant, je crois au contraire que l’école nous forme depuis toujours au télétravail. Au fond, quelle est la différence entre homework et homeworking ?
Prenons l’exemple de Sciences Po, puisqu’une partie de la caravane a fait étape à l’institut de la rue Saint-Guillaume. Aujourd’hui, de nombreux enseignements sont disponibles en « e-cours », certains séminaires se font même en visioconférence, les étudiants ont accès à distance aux ressources de la bibliothèque, et l’intranet permet le stockage et l’échange de documents. Toutes les universités françaises n’ont pas les mêmes moyens, mais pour des étudiants habitués à pianoter des exposés sur leur ordinateur portable n’importe où, et à toute heure du jour ou de la nuit, le passage au télétravail semble après tout une évolution plutôt naturelle.
Restons critique, puisque cet article rappelle un autre billet de Zevillage : une très jolie vidéo sur le paradigme de l’éducation :
Formatage versus formation, on reproche à l’école de nous faire entrer dans un moule au lieu de développer notre créativité. Nous rêvons tous d’une école qui permettrait à chacun de s’épanouir, qui nous apprendrait à apprendre. Sommes-nous prêts à révolutionner tout le système scolaire?
Bon week-end!