Retrouvez dans notre revue de presse hebdomadaire notre sélection de l’actu du télétravail et des tiers-lieux. Études, nouveautés, faits marquants… Que retenir cette semaine?

Le bon roi Dilbert A mis l’entreprise à l’envers

Dans un article du 4 juillet dernier, le blog de la rédaction du Monde économie revenait sur les résultats d’une étude publiée le 30 juin et révélant, entre autres, qu’« un manager défaillant sur quatre n’est pas sanctionné ». Cette étude plutôt surprenante a été réalisée par le cabinet de conseil Hommes&Performance et l’EM Lyon en partenariat avec l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Que penser de ce chiffre ? Dans un commentaire, un des internautes faisait référence à la loi sociologique de Peter (1969) et à sa version aggravée, le principe de Dilbert :

le principe de Dilbert

A l’heure où les risques psychosociaux sont normalement dans le viseur des entreprises, dire que l’encadrement est le poste où se produisent le moins de dégâts serait des plus cyniques. Poussant plus loin cette logique, nous devrions même affirmer qu’un bon manager est roi aux pays des incompétents de la hiérarchie… Mais alors à quoi ressemblerait son Altesse? L’étude en dresse justement un portrait : « un bon manager est celui qui atteint ses objectifs, adhère aux choix de l’entreprise et dont la vision est claire ». Et là il y a un problème. Pourquoi ? Parce que si l’on en croit les résultats d’une étude du cabinet de conseil Inergie publiée le 5 juillet, 50% des 823 managers interrogés affirment ne pas adhérer à la stratégie de l’entreprise. Par ailleurs, la moitié se disent « peu à l’aise » pour échanger avec leur équipe sur ladite stratégie… Faut-il en conclure que les « bons managers » sont rares ?

Le télétravail est-il de droite?

Titre choc pour une approche intéressante : le blog Technogéographie prend le parti de déconstruire le concept du télétravail dans un article du 5 juillet. Pourquoi le travail à distance est-il défendu par des personnalités de droite alors que la gauche ne semble pas se positionner sur la question? Pour l’auteur, le télétravail promu à coup de faux arguments de réduction des déplacements et des émissions de CO2, serait en fait de droite car il témoigne d’une idéologie néo-libérale du travail et du productivisme. A domicile, l’employé serait à la merci de l’employeur et en permanence au travail, sans garantie de respect de sa vie privée.

Il est important de garder à l’esprit toutes les dérives possibles, afin de protéger au mieux les salariés en télétravail. Mais le télétravail est-il vraiment néo-libéral? Au-delà de son impact sur les émissions de CO2 qui doit être questionné, n’est-il pas avant tout motivé par la volonté de replacer l’humain au coeur du travail? D’inventer des modes de vie plus durables? Peut-il même s’inscrire dans une perspective de décroissance, notion plutôt de gauche? Un article paru sur Agoravox le 30 juin donne quelques pistes de réflexion à ce sujet.

A la question de départ, nous répondrons donc que le fait que le télétravail n’ait été que par une partie de l’échiquier politique français ne saurait démontrer son appartenance à gauche ou à droite. Neo-nomade.com conçoit le télétravail de manière apolitique. Les valeurs que nous défendons sont celle de la liberté, celle du lieu mais aussi du temps de travail; nous sommes convaincus que le télétravail est une solution pour réduire le stress, pour vivre mieux, pour être plus heureux. Nous serions heureux d’avoir vos avis et témoignages sur la question!

Télétravail et handicap

Rappelons pour finir l’événement de jeudi : le premier ClavZe, organisé par Zevillage. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le concept, ce nom un peu barbare vient du clavardage, un mot-valise pour désigner les conversations par messagerie instantanée en ligne. Organisé sur Twitter, ce premier clavardage Zevillage avait pour thème la question suivante :

Le télétravail, solution d’insertion professionnelle des personnes handicapées?

Une discussion intéressante qui a évoqué nombre de questions fondamentales : si le télétravail peut permettre le maintien ou le retour à l’emploi de personnes à mobilité réduite, est-il une vraie solution ou au contraire un choix par défaut? Comment éviter que la personne ne se retrouve encore plus isolée en restant chez elle? Plusieurs solutions ont été évoquées, de la télé-pause café au coworking qui s’installerait au domicile de la personne handicapée, en passant par du télétravail à temps partiel, où l’entreprise prendrait en charge le déplacement de la personne jusqu’à ses locaux. D’autres interrogations sont restées en suspens, comme l’accès des personnes handicapées aux métiers à forte valeur ajoutée, le nombre de personnes handicapées en télétravail, ou encore la distinction public/privé face au handicap.

De même que pour les travailleurs valides, le télétravail est donc sans doute une solution pour rester en contact avec le monde du travail, mais la notion de libre choix de l’espace de travail reste donc essentielle, ce qui pose le problème de l’accessibilité des lieux, du bureau mais aussi espaces alternatifs comme les télécentres et les espaces de coworking.

Pour retrouver le fil de la conversation, direction Twitter avec le hashtag #ClavZe. Rendez-vous jeudi prochain pour un nouveau débat; en attendant, n’oubliez pas de proposer et de voter sur Zevillage.net pour les thèmes qui vous tiennent à cœur!

Bon week-end!