L’Atelier des Médias est un espace de coworking pionnier à Lyon. Ouvert en février 2011, mais victime de son succès, l’Atelier a été obligé de déménager, en août dernier, dans un local situé Quai André Lassagne.



Grâce à m2 gagnés, l’espace offre désormais 40 postes flexibles destinés, principalement, aux travailleurs indépendants du monde des médias, du web et de l’image.


Pour en savoir plus, nous avons rencontré Pascale Lagahe, co-fondatrice du lieu.


N-N : Pascale, peux-tu nous décrire l’espace de coworking en quelques mots?

P. L. : Nous sommes situés dans le centre de Lyon au 9 Quai André Lassagne et ouvrons de 9h à 19h, avec des possibilités le soir et le week-end. L’espace comprend 2 open spaces, 5 bureaux et une cuisine, et permet d’accueillir 35 coworkers en fixe et en nomade. Cela représente au total, plus de 210 m² plus une terrasse !

Au delà de l’espace, l’Atelier des Médias, c’est également de nombreuses rencontres et barcamps portés par les pôles Co-lab et Co-leg. L’idée est de réaliser des animations gratuites et ouvertes à tous, notamment grâce au soutien de professionnels, chercheurs et entrepreneurs.


N-N : L’Atelier des Médias, c’est une association ou une initiative privée ?

P. L. : Nous sommes une structure associative créée à l’automne 2010. Au départ le projet était porté par 8 personnes, puis nous avons été rejoints progressivement par des coworkers prêts à s’impliquer dans l’éclosion d’un espace de coworking à Lyon.

Notre but était de créer un espace accessible et vivant pour des acteurs indépendants touchant aux métiers des médias. Parmi les métiers les plus représentés aujourd’hui, nous retrouvons donc des journalistes, des graphistes, des experts web mais également un ingénieur automobile et un e-commerçant. Preuve que les portes restent ouvertes à tous les coworkers en phase avec l’esprit de l’Atelier des Médias.


N-N : Quel est donc cet esprit propre à votre espace?

P. L. : La vie de L’Atelier des Médias est basée sur la confiance et le partage des tâches entre les membres. Des commissions existent pour gérer au mieux l’évolution du lieu et minimiser les charges. Il n’y a pas, par exemple, de salariés pour gérer le lieu. Le modèle économique ne le permettrait pas ou imposerait un tarif beaucoup plus élevé pour les coworkers.


N-N : Quels types d’utilisateurs accueillez-vous ?

P. L. : Nous avons une quarantaine d’abonnés et parmi eux 3 profils d’utilisateurs :

• Des indépendants qui n’en pouvaient plus du travail à domicile,

• De nouveaux arrivants sur Lyon à la recherche de contacts et partenaires,

• Des télétravailleurs salariés.


N-N : Il y a donc des télétravailleurs dans votre espace de coworking, c’est assez rare ?

P. L : Oui, nous en voyons de plus en plus. Aujourd’hui, ils représentent 10 à 15% des abonnés. La plupart sont employés dans des entreprises à Paris ou à l’étranger et l’Atelier des Médias représente un pied à terre parfait. La prochaine étape pour eux sera de convaincre leurs entreprises de prendre en charge au moins une partie du coût d’utilisation des bureaux. Ce ne sera pas évident car à première vue, les patrons ne sont pas forcément enthousiastes, et craignent pour la confidentialité mais les gains en termes d’efficacité et de bien-être sont importants. Et économiquement, cela reste attractif.


N-N : Parlons des prix justement, quels sont les forfaits disponibles ? Comment sont occupés les espaces ?

P. L. : Nous avons 40 postes disponibles avec un taux d’occupation moyen de 40%. Deux tiers des inscrits sont des nomades et un tiers sédentaires.

L'Atelier propose également des tickets coworking à la journée.
L'Atelier propose également des tickets coworking à la journée.

Nous proposons trois tarifs :

• 80 euros pour accéder à un poste en espace partagé illimité,

• 140 euros pour avoir un bureau dédié,

• 50 euros les 5 journées de coworking.


N-N : Quid de votre modèle économique ?

P. L. : Le modèle économique est pour l’instant à l’équilibre. A la différence de Paris, il est possible d’avoir des loyers abordables à Lyon et donc de mettre en place des tarifs attractifs pour les coworkers, ce qui facilite le lancement du lieu.

Nous avons basé notre fonctionnement sur le bénévolat et limité nos charges au maximum (loyer, internet, eau, TVA, frais comptables,…). Cela nous permet d’avoir des tarifs attractifs et de répondre vraiment à l’attente des indépendants.

Nous avons bénéficié pendant 6 mois du soutien de la MACIF qui nous a mis à disposition un local entre février et juillet. Cela nous a permis de décoller, et aujourd’hui nos recettes équilibrent nos charges. Nous n’avons pas de soutien public et nous n’en cherchons pas spécifiquement, car la recherche de soutien public demande du temps et des compromis. Au final, tu passes parfois plus de temps à rencontrer des élus et à monter des dossiers de subvention plutôt que de faire des choses concrètes pour le projet.


N-N : Aurais-tu des conseils pour les porteurs de projet d’espace de coworking ?

P. L. : Nous n’avons pas encore assez de recul pour tirer de grandes conclusions sur les choses à faire ou ne pas faire. Ce que je remarque cependant, c’est que bien souvent les porteurs de projet focalisent sur la recherche de local ou sur les aspects juridiques en premier lieu alors que selon moi l’essentiel c’est de créer son noyau dur, la communauté qui fera vivre le lieu ensuite.

Il faut également être au clair avec ses intentions. Les modèles privés ou associatifs sont deux possibilités mais il ne faut pas se placer à mi-chemin. Dans le cadre du modèle associatif, il faut s’assurer que les porteurs de projet sont prêts à s’impliquer sur le long terme mais également à se répartir les tâches de la manière la plus équitable possible le plus tôt possible. Si le projet repose sur une seule personne impliquée de A à Z, le risque est fort de voir le projet s’éteindre si la personne quitte le navire.

Aujourd’hui un porteur de projet n’a pas besoin de 300 000 euros de budget pour créer un espace de coworking. Pour les projets n’ayant pas d’apport ou un faible apport, un coup de pouce à l’amorçage peut s’avérer nécessaire. Dans notre cas, le soutien de la MACIF a été déterminant. Tout comme le choix de minimiser au maximum les charges et faire reposer la vie du lieu sur la communauté nous a également permis de construire un lieu attractif et vivant.


N-N : Merci Pascale pour toutes ces informations.


Pour en savoir plus sur l’Atelier des médias, retrouvez toutes les infos sur leur site.

Et découvrez la fiche du lieu sur l’outil de recherche de neo-nomade.com.